Chiaravan – Espoir, Angoisses, Bonheur : la Maternité !

Une mère, une femme, des futilités mais aussi des sujets sérieux

Cette force que je n’ai pas su avoir

11 Commentaires

Ce soir je suis allée dans un magasin de jouets pour choisir, comme fréquemment, des petites choses pour mon fils et mon filleul. Ce filleul que j’ai eu la joie de retrouver après une parenthèse difficile ; ce petit garçon si craquant et plein de vie, qui remplit mon cœur d’amour avec ses « Marraine » et ses éclats de rire !

Et pourtant… Marraine, je ne l’ai pas été durant plusieurs mois. Ces mois de PMA durant lesquels il m’était trop difficile de le voir, d’imaginer que je ne connaitrais peut-être jamais ce bonheur de maternité. Ce bout de chou réveillait le paradoxe en moi : l’amour que je lui portais ainsi qu’à ses parents, mais aussi cette peur paralysante, cet abysse dans mon cœur, dans mon ventre… Et le malaise s’installait entre sa maman, mon amie, et moi. Elle n’osait que peu me parler de lui, craignant de me blesser, cette situation lui était inconfortable et elle avait du mal à comprendre mon comportement ; cette marraine qui s’éloignait de son fils la blessait (j’en suis terriblement consciente aujourd’hui !)

Nous avons perdu la compréhension l’une de l’autre et nous sommes laissées dériver sans dialogue. Je n’ai pas été présente pour cet amour de petit garçon qui n’avait rien demandé, je n’en étais pas capable. Voir des ventres ronds dans la rue, des bébés, des enfants, me transperçait le cœur, me mettait devant notre infertilité, me défiait, m’humiliait.

Il est si difficile pour le quidam d’imaginer la blessure d’une maman sans enfant. D’une femme qui se sait faite pour la maternité, et qui voit son rêve arraché sans certitude sur son avenir. Sera t’elle maman un jour ? Connaitra t’elle les coups de bébé in utero ? La femme dite « infertile » se sent punie par le monde, en veut à la terre entière.

J’admire profondément les femmes et hommes qui parviennent à surmonter leur détresse et à être présents pour les enfants autour d’eux, qu’ils soient neveux, nièces, filleul ou filleule. Je n’ai pas eu cette force, je n’aurais jamais pu. Je me sentais détruite. Ce petit garçon a perdu sa marraine. Par grand bonheur nous avons su nous retrouver, nous comprendre, et c’est tellement d’émotion ! J’essaie maintenant de rattraper le temps gaspillé. J’ai beaucoup de chance !

Il a deux ans je m’étais perdue moi-même. Aujourd’hui, je suis une mère-marraine-poule qui craque toutes les deux secondes pour un livre, un jeu, un vêtement, qui passe en boucle les photos des deux petits garçons de sa vie sur son téléphone avec un sourire ébahi. Je suis maman, je suis marraine. Il y a deux ans j’arpentais les couloirs de PMA. Aujourd’hui je bave devant les rayons de jouets en réfléchissant à ce qui leur fera le plus plaisir, à l’un comme à l’autre.

Merci la Vie de m’offrir ces cadeaux !

Mais s’il-vous-plait, vous qui me lisez… si l’un de vos proches s’éloigne de vous, décline des invitations, s’emplit peu à peu de tristesse et d’amertume… Essayez de ne pas le juger trop sévèrement, essayez de comprendre, malgré la difficulté. Comprenez ce vide et cette intense douleur viscérale. Soyez là comme vous le pouvez.

Quant à toi, femme en galère d’essais, je veux te dire que je te soutiens, je te ressens chaque jour, ton combat est toujours le mien même deux ans après, je t’admire et te respecte. Et si tu as la force de tenir debout sans t’effacer devant les enfants de ton entourage, je veux te dire que tu es une femme extraordinaire, forte. Si tu es comme moi, si tu ne parviens pas à ravaler ta souffrance pour profiter des autres, ne te flagelle pas, fais comme tu le peux et je te souhaite autant de compréhension que celle dont j’ai pu bénéficier (même si cela a mis beaucoup de temps…)

Big Up notamment à ma Pounette qui est une Tata d’Enfer !!

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11 réflexions sur “Cette force que je n’ai pas su avoir

  1. Tu imagines à quel point ce billet me touche.
    Mes yeux se sont remplis de larmes pour exploser à la fin, je suis extrêmement touchée de ta conclusion.
    Je suis heureuse que tu as su « réparer » les choses entre ton filleul, ses parents et toi, car il a beaucoup de chance de t’avoir comme marraine et eux comme amie.
    Et je suis heureuse que cette période de ta vie soit derrière toi, que tu aies ce magnifique petit garçon. Je pense à toi chaque jour, chaque pensée qui me fait me dire que ça viendra aussi, pour moi, un jour.
    Merci.

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  2. Oh mais tu me fais pleurer … que de souffrances, que de bonheurs retrouvés…et tu écris si bien ton ressenti. Je souhaite que beaucoup te lisent et se retrouvent …

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  3. Bonsoir,
    Je viens de découvrir votre blog, et c’est aussi avec beaucoup d’émotion que je vous lis…
    Je suis moi même en procédure de FIV. la 1ère en février n’a pas tenu, et nous allons commencer la seconde dans 2 mois…
    et au quotidien, en plus d’être photographe, je suis avant tout infirmière puéricultrice… autrement dit, je m’occupe d’enfants, je vois des femmes enceintes….. toute la journée…
    Alors oui, je comprends ce que vous dites quand vous dites que vous ne pouviez plus les voir…
    les enfants ne m’ont rien fait, et ils sont la, et je m’occupe d’eux avec le plus d’amour possible…
    par contre j’ai bcp plus de mal avec les ventres ronds…
    Quand le mien le deviendra-t-il??…

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    • Oh ça me met les larmes aux yeux de vous lire…. je croise tout pour vous et votre réussite, très prochaine je l’espère !
      Tenez-moi au courant !

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      • Promis je vous tiendrai au courant. je n’ai pas écris de blog car pas envie d’écrire ma vie sur le net (et que ca rentre en porta-faut avec mon activité photographique), mais j’écris un cahier personnel à chaque fiv, que j’espère un jour mettre sur papier…
        J’aurai surement besoin de vos conseils sur la publication d’un livre…
        Tout ca quand ca aura enfin marché… 🙂

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      • Mon livre a cette forme là… jour après jour…
        Par contre je n’avais pas eu la force de le rédiger au quotidien comme vous alors j’ai fait appel à ma mémoire et mes posts sur les forums pour reconstituer l’histoire avec ses dates.
        Je pense à vous !!

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  4. …et c’est moi qu’on choisi comme marraine. Loan et Izia , mes enfants de coeur. Vos parents savent le combat mené depuis 7 ans. Vos parents ont pleuré notre petit Terry ( bébé fiv) envolé au 7ème mois d’une grossesse tant attendue. Vos parents nous aiment et nous comprennent. Ces liens choisis sont plus forts que les liens du sang.
    Loan et Izia ne soyez pas jaloux mais un petit troisième va vous rejoindre en janvier car on m’a encore choisi comme marraine .

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